TLMVPSP

Welcome to the machine

Je viens de conquérir le fauteuil rouge. L’adrénaline et les endorphines me submergent, je prendrais bien 2 minutes pour souffler. Je vais vite me rendre compte que mes désirs passent après les impératifs du tournage…
De ce que j’en ai vu, TLMVPSP c’est entre 50 et 60 personnes sur le pont, il n’est pas question de prendre son temps. La règle est simple : c’est Nagui qui donne le rythme, tout le monde doit suivre, point. Et Nagui est un homme pressé.

Un gars de la prod’ fonce sur moi, me serre la main et se présente : c’est ma nouvelle ombre, mon alter-ego, il ne vas plus me quitter d’une semelle durant les enregistrements. Son boulot : coach, confident, nounou, guide, porteur d’eau. Un Minion, quoi.

J’ai un Minion !

Je l’appellerai Stuart !
Je t’appellerai Stuart !

Stuart, donc, m’entraîne rapidement vers les loges du champion, pour la première étape de mon nouveau marathon : le vestiaire.
Il s’agit de me transformer en moins de 10 minutes en le candidat du lendemain, si possible avec un minimum d’élégance. J’arrive ainsi dans l’antre de la styliste, que j’appellerai Edna, pour des raisons évidentes.

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Ça, c’est sa tête quand elle a vu mes fringues…

Au changement de Champion, elle doit improviser : elle a tout préparé pour ma prédécesseuse, et je pense que le joli chemisier qu’elle vient de repasser sera un peu court pour envelopper mon quintal. Elle fourrage dans les portants, tandis que je me désape à toute vitesse.
“C’est quoi ta taille de pantalon ?” “Euhhhh… XXL ?”  On sent le gars soucieux de sa garde-robe. Je garde mon falzar, mais c’est la dernière fois…
Au final, en un temps record, je me retrouve un autre homme, avec une chemise et une veste bien à ma taille : elle a l’œil, Edna. C’est au tour du roi du micro d’agir :

Bob, of course
Bob, of course

Responsable de ma sonorisation, il me harnache et me désarnache, règle le micro, colle des bouts de scotch ici et là pour garder les fils en place. Il ‘apprend aussi les bonnes pratiques pour éviter aux gars de la régie de s’arracher les cheveux pour capter ma douce voix…

Pendant cette sarabande, Stuart me fait le briefing de l’émission à venir. On commence par le thème de révision des candidats : les mères en littérature. Wow ! Comment tu révises un truc pareil ? Stuart me pose ensuite les 4 questions à ±5 points, pour voir, et nous entamons la revue de détail des candidats.

Pour chacun, j’apprends ainsi son âge et sa profession, et nous discutons déjà stratégie : qui semble dangereux et qui semble plus faible. J’ai toute une panoplie de mécanismes à ma disposition pour “choisir” mon challenger, et j’entends en user sans états d’âme pour garder ma place. Je peins ainsi des cibles virtuelles sur telle tête ou telle autre. Target locked !

Arrive ensuite mon quatrième et dernier ange gardien, Mirage.

La même, mais avec un casque-micro en plus
La même, mais avec un casque-micro en plus

Elle est ma tour de contrôle : en contact avec la régie, elle les informe de mes allers-et-venues, elle donne le tempo pour les déplacements d’un lieu à l’autre et s’assure que je suis bien où je dois être quand une caméra s’allume devant moi. “Vite, Nagui sort de sa loge, on fonce en salle d’attente !”

La salle d’attente, c’est ça :

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Nous parcourons les 30 mètres au pas de charge, on me place d’urgence dans le canapé, un peu plus à droite, un peu plus à gauche, non l’autre gauche, souris, raccord maquillage d’urgence, regarde la caméra, non ne regarde pas le moniteur, le générique retentit au loin : ça va être à moi, et je suis à moitié en panique ! Je dois avoir l’air d’un lapin pris dans des phares…

La grosse caméra qui me fixe passe au rouge : “Bonjour Nagui, bonjour à tous !”, et je m’efforce de faire bonne figure, mais je sens bien que je ne suis pas complétement à mon avantage…

Fin de mon dialogue avec Nagui. Ouf, le rythme redescend d’un coup, c’est pas dommage ! Nous regardons la première manche sur le moniteur, histoire de jauger mes assaillants du jour. La table basse regorge de victuailles à ma destination, mais rien ne me tente, pour l’instant je m’efforce de faire redescendre mon pouls, c’est pas le moment de m’empiffrer.

Après la présentation du cinquième candidat, Mirage lance à son micro “On quitte la loge du Champion”, et nous nous dirigeons vers le plateau. Mon pantalon commence à me jouer des tours : j’ai une ceinture trop grande, je ne suis pas du tout à l’aise finalement…
Passage au fond du plateau, je gravis l’arrière de l’escalier du Champion, dernière révision des questions et des CV des candidats. Je remonte encore une fois mon futal, j’avance au bord de la dernière marche, “Et voici le Champion !”, une poussée sur l’épaule, et c’est parti !

Je descends l’escalier en essayant à la fois :

  • de ne pas rater une marche
  • de regarder le public
  • de regarder Nagui
  • de compter les marches (foutu TOC !)
  • de garder mon pantalon en place sans les mains

Contre toute attente, j’arrive en bas en un seul morceau culotté, quand le piège final se déclenche, et je manque me vautrer dans les bras de Nagui !

"Et maintenant, les clowns !"
“Et maintenant, les clowns !”

Explication : pour l’éclairage, le plancher du plateau autour du fauteuil est en plexiglas. En bas de l’escalier, si on ne jette qu’un coup d’oeil rapide (et stressé), on peut très bien croire qu’il y a une marche de plus, et c’est évidemment ce qui m’est arrivé. Quelle arrivée digne d’un Champion…

Pour ma première session de souverain, j’évite la partie la plus désagréable du jeu : le choix des gagnants et perdants en cas d’égalité.

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C’est gentil d’être venu…

Sur le thème de la Compét’, j’arrive à donner une ou deux bonnes réponses quand il s’agit de trancher entre les candidats, je fais le job. Et quand il s’agit de choisir ma challenger, je torpille Odette et François, laissant Jérôme et Marina se départager. Ce sera Marina ma première.

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Ça me rappelle quelqu’un…

Pour le choix du thème, pas question de donner Nolwenn, si je tombe sur une fan je suis cuit. Ce sera donc les Bohringer, et les sports de ballon pour moi, même si j’ai bien hésité avec les pionniers de la TV, j’ai lu pas mal de choses là dessus.

Au final, Marina fait un beau parcours, mais je gagne sans trembler. C’est reparti pour un tour…

Pourvu que ça dure...
Pourvu que ça dure…

 

7 réflexions au sujet de « Welcome to the machine »

  1. Stan, tu es diablement excellent, ta plume est drolatique à souhait et cette expèrience dans les loges de la tv avec toi me ravit. Au départ je voulais te voir dans l’émission mais finallement je préfère de te lire de prés…Merci pour cette aventure moderne ! Stan Président!

  2. Super l’idée de nous faire partager le “back stage” de l’émission et de ta prestation… C’est comme si on y était… Et en plus c’est super bien écrit, comme quoi tous les matheux ne sont pas des gros nuls en français… La prochaine en alexandrins ? Allez courage accroche toi on est derrière toi !

  3. Félicitations de la part d’une cousine inconnue ! (épouse de Jean-My, fils de Roby !!) superbe parcours, blog génial plein d’humour et de finesse. Quant à tes oeuvres , j’adore ! On croise les doigts pour toi et pour la suite …

  4. Très drôle le récit ! Continuez ce très beau parcours, nous apprécions un champion sympa qui ne se la joue pas et qui a des connaissances dans de nombreux domaines.

  5. Bravo Stan pour ton parcours et ta plume. Ta métaphore filée de ‘Moi, Moche et Méchant’ est bien trouvée et plutôt drôle quand on connaît les personnages en ‘vrai’. Une seule question demeure, qui incarne Gru dans ce tableau, Nagui ou toi ?

    Salutations d’une ancienne ‘jeune’ championne.

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